Книга: Pavese C. «El bello verano»

El bello verano

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"El bello verano" lo escribi&# 243; Pavese entre el 2 de marzo y el 6 de mayo de 1940. Con la ciudad como fondo&# 250;nico, s&# 243;rdido y gris, el autor nos ofrece un relato del horror a lo adulto: el paso de la adolescencia a la madurez, la transici&# 243;n del verano hacia el invierno que trae el fr&# 237;o tiempo de la desesperanza.

Издательство: "Grupo Anaya" (2003)

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PAVESE (C.)

PAVESE (C.)

Auteur parmi les plus marquants et les plus discutés de l’après-guerre, Pavese a été victime de sa célébrité, qui a fixé son image comme un cliché: il est l’écrivain qui a vécu une période historique tragique et confuse, qui a été tourmenté par le sens à donner à sa présence au monde au point de quitter la scène plutôt que d’y jouer un rôle qui lui était étranger. Ses comportements, les caractéristiques de son œuvre refléteraient une inaptitude fondamentale à la vie, une irrémédiable infirmité psychique. À preuve son suicide dans une chambre d’hôtel un soir d’août 1950, alors qu’il est au sommet de sa gloire. Ainsi le dernier geste d’un homme a couvert de son ombre l’ensemble de sa production et en a orienté les lectures. Faisant appel à la solitude, à l’échec, à l’impuissance, celles-ci ont figé une biographie psychologique et idéologique que les données biographiques ne semblent pas justifier complètement.

Du réel au symbolique

Pavese est né à Santo Stefano Belbo, dans ces collines piémontaises qu’il aimait tant. Son père, modeste greffier auprès du tribunal de Turin, y possédait une maison. Il meurt d’une tumeur cérébrale quand son fils a six ans. Confrontée aux difficultés économiques, sa mère, femme peu expansive et rigide, élève ses deux enfants d’une main ferme. Pavese fréquente le collège des jésuites, puis le lycée Massimo d’Azeglio où il se lie d’amitié avec Giulio Einaudi, Leone Ginzburg, Massimo Mila. Leur professeur d’italien est Augusto Monti, écrivain et pédagogue exceptionnel pour qui exigences éthiques, civisme et culture ne sauraient être séparés. Dans le premier après-guerre, Turin est une ville très industrialisée et un centre de luttes politiques. Tout l’éventail de l’antifascisme est présent dans le débat culturel. La ville est l’un des bastions du courant crocien, et la méthode historique fait école chez les littéraires. Ajoutons à cela la riche tradition éditoriale du Piémont et l’on comprendra la haute idée que ces jeunes gens se font du travail intellectuel. Dès 1931, Pavese commence à publier ses traductions de Sinclair Lewis, Sherwood Anderson, Herman Melville, James Joyce, Dos Passos, tandis que dans de longs articles il révèle au public italien la littérature américaine. Il ne se prive pas de défendre la liberté, comme dans son premier essai de 1930 sur Sinclair Lewis: “Au fond, la soif de ces personnages est une et une seule: la liberté. Liberté pour les individus face aux chaînes irrationnelles de la société [...]. Ce ne sont pas des surhommes, au contraire, ce sont des êtres ordinaires, même quand ils ont du génie.” En 1933, Giulio Einaudi fonde sa maison d’édition avec l’aide de ses amis, dont Pavese. Les collaborateurs sont surveillés par le régime fasciste. Arrêté le 13 mai 1935 – il a servi de boîte aux lettres pour la femme qu’il aime, une militante communiste –, Pavese garde le silence pendant le procès; condamné à trois ans de confino en Calabre, il bénéficiera d’une remise de peine à la suite des victoires italiennes en Éthiopie. Rentré à Turin le 18 mars 1936, il apprend que “la femme à la voix rauque” dont il est amoureux vient de se marier. Ce sera sa première grande déception amoureuse. Il venait de lui adresser son premier recueil de vers, Travailler fatigue (Lavorare stanca , 1936). À partir d’un rythme ternaire anapestique, Pavese crée une cadence monotone, obsédante qui suscite de fugitifs moments intérieurs par l’entremise de personnages ordinaires. Avec une pointe d’orgueil, dix ans plus tard, il rappellera que, lorsque la poésie italienne était “un silence souffert”, il dialoguait pour sa part en prose et en vers avec des paysans, des prostituées, des prisonniers. Un second recueil sortira posthume sous le titre La mort viendra et elle aura tes yeux (Verrà la morte e avrà i tuoi occhi , 1951), titre choisi par l’auteur pour un groupe de ces poèmes, dédié à Constance Dowling, un autre de ses amours déçus.

Exclu de l’enseignement pour raison politique, Pavese est engagé en 1938 à plein temps par les éditions Einaudi. En 1943, il est à Rome pour organiser une succursale; souffrant d’asthme, il avait été dispensé des obligations militaires. Après l’armistice du 8 septembre, il passe un court moment à Turin avant de rejoindre sa sœur près de Casale Monferrato, et il y demeure jusqu’à la libération de l’Italie du Nord en avril 1945. Commencent alors cinq années de créativité, d’intense travail éditorial et de participation active à la bataille des idées. Pavese, qui vient d’adhérer au Parti communiste, défend l’exigence réaliste mais refuse de la confondre avec la transcription des événements. Ce serait oublier que “tout dans un livre, intrigue, personnages, arbres, maisons, tout est mot”. C’est en amont que l’exigence néo-réaliste doit opérer, écrit-il le 8 mai 1946, comme condition d’une œuvre, sans lui fournir nécessairement ses thèmes. Nathalie Sarraute ne dira rien d’autre dans L’Ère du soupçon en 1956. Mais ces positions ne sont pas comprises, d’autant moins que, depuis 1943, Pavese a développé une réflexion sur la mémoire et la conscience liées à la notion d’après-coup, qui se ressent fortement de la référence à l’inconscient freudien. C’est là le résultat d’un long effort de construction de soi, psychologique et intellectuelle, dont témoigne son journal, Le Métier de vivre (Il Mestiere di vivere , 1952), et qui se concrétise dans la rédaction des textes réunis dans Vacance d’août (Feria d’agosto , 1945). Des conglomérats affectifs s’y expriment et s’articulent tantôt en méditations poétiques, tantôt en récits. Car une des caractéristiques de la démarche pavésienne est d’avancer sur deux voies, celle de l’élaboration et de la maîtrise conceptuelle, et celle de la projection d’états psychiques dans des situations imaginées. À la différence de Proust, Pavese ne peut s’abandonner à la sensation. Comme si, pour lui, écrire était se situer dans un espace potentiel de transition entre l’objectif et le subjectif, entre le dehors et le dedans: “La limite humaine – la mienne – porte en elle cette norme: ce qu’on veut et qu’on ne peut exprimer est péché. Pire: c’est de la futilité. On ne lui consentira donc que ce seul pardon: le souvenir. À travers le souvenir, ce qui était inhumain et bestial pourra peut-être se racheter et rendre un son de claire raison. Mais justement, en devenant souvenir, il cesse d’être turgescence du sens.” C’est ce souvenir-renonciation qui inspire et marque l’écriture des Dialogues avec Leucò (Dialoghi con Leucò , 1947), le seul livre qui ne soit pas ancré dans la vraisemblance contemporaine. En empruntant à Platon la structure dialogique, Pavese met en scène des personnages mythologiques qui parlent d’angoisse, de désir, de mort. L’imagination s’y déploie. Pavese y poursuit son introspection et représente ses obsessions, ses acquis aussi: l’inaltérable altérité est ébranlée, puisque Ulysse a marqué la mémoire de Circé; la descente d’Orphée aux enfers n’est pas compromise par son voyage de retour, qui semble avoir la même vertu réparatrice que le travail du deuil. La transparence et la sobriété de l’écriture créent une atmosphère raréfiée et immobile où les mots parlent, dirait-on, sans voix propre.

L’après-coup

À la base de l’œuvre narrative après 1945 se trouve précisément la découverte d’un fonctionnement psychique qui rejette l’idée d’une conscience pleine, présente à elle-même, introduit l’écart entre le vécu et sa compréhension et repose ainsi sur la différence. La notion d’après-coup apporte une réponse au problème obsédant du rapport entre l’identité, qui est permanence, répétition du même, et le changement. Elle façonne l’écriture de La Maison sur les collines (La Casa in collina , 1948), un roman qui pose la question de l’engagement et de la responsabilité. Y sont mises en regard la figure de l’intellectuel et celle, vive et porteuse d’espoir, d’une fille mère qui subit l’oppression à un double titre, en tant que femme et en tant qu’elle est issue du peuple. La lente évolution du protagoniste est racontée à travers les transformations que subit la colline, espace de jeux et d’illusions qui devient peu à peu le lieu de la réalité. Les épisodes se succèdent, comme juxtaposés; c’est leur effet différé qui les relie. Ainsi, c’est après un intervalle que Corrado parvient à s’identifier aux morts fascistes et peut enfin sortir d’une passivité dont la force est à la mesure de sa culpabilité. Le changement est à peine amorcé; il est à la fois cause et finalité de l’écriture. S’il ne s’était pas produit, il aurait été inutile d’écrire, mais il est inutile de continuer le récit, puisqu’il se produit. Le texte cède la place à la réalité. Refusant de donner à son roman une conclusion édifiante qui aurait supprimé l’interrogation, Pavese fait du présent et de son incomplétude le centre idéo-poétique tant de l’écriture que de la lecture.

Récits d’initiation

Presque tous les romans pavésiens sont des histoires d’initiation et de formation. Un segment de vie est raconté, qui est déterminé par sa double logique, subjective et sociale; une articulation est représentée, mais à la fin du livre l’histoire reste comme en suspens et pourrait être relancée. C’est le récit qui s’arrête. Le voyage est une situation narrative de prédilection. Voyage de la campagne à la ville qui, à l’époque, symbolisait l’appropriation par le sujet de sa destinée, l’espace urbain étant le lieu du devenir historique; voyage de Turin à Rome, recoupant la trajectoire d’une éducation politique dans Le Camarade (Il Compagno , 1947), ou d’un quartier à l’autre de la ville divisée par des cloisonnements sociaux, enfin de la ville à la campagne devenue le symbole de l’évasion ou du retour à des valeurs encore solides à l’orée des années 1950, quand la société italienne sort de la reconstruction pour s’installer dans l’ère de la consommation. Le voyage est la figure de l’insatisfaction et de la quête qui, dans les derniers livres, se mue en fuite dans la drogue et le néant. Ainsi le malaise des jeunes gens issus de la haute bourgeoisie se manifeste comme besoin de s’étourdir et d’enfreindre une norme: dernier geste de révolte individuelle dans le cadre de la dolce vita qui tue ses personnages les plus désarmés, tel le Poli du Diable sur les collines (Il Diavolo sulle colline ) ou la Rosetta de Femmes entre elles (Tra donne sole ), dans le recueil Le Bel Été . Le déplacement est au service d’un art du contrepoint dans lequel Pavese excelle. Ce contrepoint fait ressortir les contrastes des milieux et des personnages, permet la mise en abîme de l’énonciation dans La Lune et les feux (La Luna e i falò , 1950), met en œuvre le ressort du roman pavésien, qui est en définitive l’identification en ce qu’elle est acte de reconnaissance. Identification quant au désir et quant aux valeurs qui orientent une existence. L’écriture conjugue toujours les deux registres du subjectif et du social en sorte que la cohérence de l’œuvre ne tienne pas à un facteur dominant. La trame des significations se tisse, offrant au lecteur divers parcours de lecture. Sans doute cette hésitation – recherchée – quant à une ligne interprétative immédiatement lisible a-t-elle suscité des réserves dans un contexte politique et culturel dominé par le débat sur le réalisme. Elle est apparue comme le signe d’une incertitude idéologique et psychologique que le suicide et la publication posthume du journal ont semblé confirmer. Certes, une profonde tristesse émane du Métier de vivre , où l’écrivain se livre sans complaisance à l’analyse de ses faiblesses. Mais ce journal est aussi un extraordinaire laboratoire d’idées et de réflexions esthétiques d’une singulière actualité. Il est aussi, à sa manière, un récit de formation. Comme les romans, il présente un segment de vie et n’évoque pas les antécédents; les retours en arrière s’inscrivent, à de rares exceptions près, dans les strictes limites chronologiques du texte. Écriture du jour au sens fort, fragmentée, déliée, soustraite aux coordonnées spatio-temporelles et à une stratégie narrative qui agence les éléments, elle interpelle le sujet par l’emploi du “tu”, le prenant à témoin de son être et de son travail de construction. Mais le récit de formation n’existe que dans sa dynamique de découverte et d’apprentissage. Ulysse, raconte Circé à Leucò, “le jour où il pleura sur mon lit, pleura non de peur, mais parce que l’ultime voyage lui était imposé par le destin, était une chose connue – Et alors pourquoi le faire? me demanda-t-il”. Lorsque le retour du même, prenant l’aspect d’un nouvel échec amoureux avec l’actrice américaine Constance Dowling, en arrive à plaquer le présent sur la représentation, la page se révèle le calque de la réalité et l’écriture du jour, futilité. Or c’est de la tension entre le “déjà-là” et le “pas-encore” que naît l’œuvre de Pavese, mue par le besoin de se dépasser pour aboutir à des résultats littérairement achevés.

Источник: PAVESE (C.)

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