Книга: Sciascia L. «Giorno Della Civetta»

Giorno Della Civetta

Серия: "-"

Di questo romanzo breve sulla mafia, apparso per la prima volta nel 1961, ha scritto Leonardo Sciascia: "ho impiegato addirittura un anno, da un'estate all'altra, per far piu'corto questo racconto. Ma il risultato cui questo mio lavoro di'cavare'voleva giungere era rivolto piu'che a dare misura, essenzialit&# 224;'e ritmo, al racconto, a parare le eventuali e possibili intolleranze di coloro che dalla mia rappresentazione potessero ritenersi, piu'o meno direttamente, colpiti. Perche'in Italia, si sa, non si puo'scherzare ne'coi santi ne'coi fanti: e figuriamoci se, invece che scherzare, si vuole fare sul serio" .

Издательство: "Adelphi Edizioni" (2003)

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SCIASCIA (L.)

SCIASCIA (L.)

Tour à tour chroniqueur, auteur de romans policiers ou historiques, essayiste et journaliste «engagé», Leonardo Sciascia s’est presque toujours inspiré de la réalité sicilienne, avec une vigueur et une originalité de pensée qui lui ont permis, en quelques années, de s’imposer comme l’un des principaux écrivains de sa génération.

Un écrivain sicilien

Sciascia est né en 1921 à Racalmuto, un bourg de la province d’Agrigente qui est demeuré pour lui un lieu privilégié, et n’a cessé de représenter à ses yeux une sorte de résumé de la Sicile tout entière. Issu d’une famille d’artisans, mais d’origine paysanne, il s’est toujours senti plus proche du monde des braccianti , ouvriers agricoles ou mineurs de soufre, que de celui des galantuomini , c’est-à-dire de ceux qui, bourgeois ou propriétaires terriens, ne vivent pas du travail de leurs mains. Au reste, les confidences autobiographiques sont rares dans ses livres, plutôt liés à l’évocation de l’atmosphère très particulière de la province sicilienne: monde clos, étouffant, caractérisé par une superposition de catégories sociales étanches, entre lesquelles se joue le jeu du pouvoir et de l’exploitation, à travers ces lieux traditionnels que sont la mairie, l’école ou l’église, et ces «cercles de conversation» où, dans le moindre bourg, se déroulent des palabres sans fin.

C’est dans ce monde archaïque que Sciascia s’est formé, sous le régime fasciste, à l’égard duquel il a toujours éprouvé une aversion viscérale. Sans s’astreindre à des études régulières, il lut avec passion tous les livres qu’il pouvait trouver, romans populaires ou poèmes de chevalerie, mais aussi les philosophes français du XVIIIe siècle, les historiens et les grands romanciers du XIXe, et, parmi ses contemporains, Brancati, Savinio, ainsi que son compatriote Pirandello. C’est ainsi que, peu à peu, il se constitua une vaste culture, un goût et une connaissance approfondie de l’histoire, et notamment de l’histoire sicilienne, marqués par le souci passionné d’une société fondée sur la raison, la justice, la tolérance, ainsi que par un esprit critique et un sens de l’ironie qui sont demeurés quelques-unes de ses qualités les plus marquantes.

Instituteur, il a enseigné jusque vers 1965 dans des écoles primaires de sa province natale, qu’il n’a quittée que pour vivre à Palerme. Malgré la place grandissante qu’il occupe dans le monde littéraire italien, il n’a jamais voulu quitter la Sicile, et c’est toujours de la Sicile qu’il a parlé.

Il serait pourtant tout à fait inexact de voir en lui un écrivain régionaliste, plus ou moins complaisamment attaché à l’évocation pittoresque du folklore et d’une couleur locale très typée. En fait, Sciascia, qui se rattache à une longue tradition littéraire dont Verga, De Roberto et Pirandello sont les représentants les plus connus, ne parle de la Sicile que pour montrer ce qu’elle signifie et représente profondément.

Son premier livre, Les Paroisses de Regalpetra (Le Parrocchie di Regalpetra ), publié en 1958, est sorti tout droit de son expérience d’instituteur dans une école misérable de la Sicile méridionale. Conçu tout d’abord comme une sorte de chronique de la vie quotidienne, vue à travers le prisme de l’école, le livre a été complété par d’autres récits, et offre une série de coupes, horizontales et verticales, de ce microcosme que constitue Regalpetra. Ainsi, à travers les péripéties de l’histoire ancienne ou récente et les lieux les plus significatifs de la petite ville, voit-on se dessiner peu à peu les personnages qui animent le jeu social et les règles de ce jeu.

Or il s’agit d’un jeu profondément injuste et, surtout, irrationnel, de telle sorte que, finalement, l’histoire de Regalpetra, selon Sciascia, est celle d’«une défaite constante de la raison et de ceux qui furent personnellement emportés et anéantis par cette défaite».

Document parfois brutal dans la présentation sèche des faits, le livre est aussi un jugement ironique et mordant, qui laisse clairement apparaître les contradictions et les inconséquences scandaleuses d’une situation archaïque et hypocrite. Si l’on tient compte du talent avec lequel Sciascia est capable d’interroger ces deux aspects, joint à un sens de la narration qui est déjà celui d’un véritable romancier, on comprend pourquoi on a dit souvent que ce premier livre réunissait en lui la plupart des caractéristiques essentielles de ce que sera par la suite toute son œuvre.

Pourtant, dans Les Paroisses de Regalpetra , Sciascia, le plus souvent, donne l’impression de se refuser encore une liberté d’invention qui, par la suite, apparaîtra toujours davantage. Le recueil des Oncles de Sicile (Gli Zii di Sicilia , 1961), en revanche, réunit quatre nouvelles où l’invention narrative se manifeste beaucoup plus librement, sur une base documentaire également solide, avec une passion démystificatrice constante – qu’il s’agisse de stigmatiser les compromissions de la classe dirigeante au moment de l’unification (1848 ), les sanglantes équivoques de l’intervention fasciste dans la guerre d’Espagne (L’Antimoine ) ou le culte de la personnalité (La Mort de Staline ).

Romans policiers et historiques au service de la critique politique

En 1962, avec Le Jour de la chouette (Il Giorno della civetta ), Sciascia utilise pour la première fois la technique du roman policier, à propos d’un assassinat commis par la mafia. La question de savoir qui est le coupable fait entrevoir, en effet, que celui-ci n’est peut-être pas seul, de sorte que c’est, en fin de compte, tout un groupe, une organisation entière qui se trouve mise en cause par l’enquête. Il est bien clair que, pour Sciascia, ce type de roman ne répond pas seulement au goût, constant chez lui, de résoudre des énigmes, et que, bien plus que de découvrir quelqu’un, il s’agit pour lui, avant tout, de révéler quelque chose . Ainsi, dans Le Jour de la chouette , le phénomène typiquement sicilien de la mafia, qui est l’un des exemples les plus évidents et les plus révoltants de ce qu’il ne cesse de dénoncer, c’est-à-dire l’existence d’un groupe social qui s’arroge le droit d’imposer sa propre loi pour la défense arbitraire d’intérêts particuliers, et n’hésite pas devant le crime et l’assassinat.

Autrement dit, pour Sciascia, l’enquête policière est un moyen, particulièrement efficace, de faire naître la réflexion et la prise de conscience du caractère inacceptable d’un système politique et social.

À plusieurs reprises, il reprendra cette forme d’expression qui convient parfaitement à son propos. À chacun son dû (A ciascuno il suo , 1966), Le Contexte (Il Contesto , 1971), Todo modo (1974) appartiennent à cette même veine et élargissent peu à peu le discours jusqu’à une mise en question radicale de tout le système politique italien. Il n’est donc pas étonnant que certains de ces textes aient été utilisés comme point de départ pour des scénarios de films (c’est le cas, notamment, de Cadavres exquis , de Francesco Rosi).

En réalité, plus que la fiction de l’enquête policière, ce qui est essentiel, chez Sciascia, c’est la passion de l’enquête sur la réalité, le besoin anxieux de connaître une vérité qui peut être le mobile d’un crime ou peut, tout aussi bien, être constituée par les raisons de la disparition d’un personnage historique. C’est le thème de deux petits livres, l’un consacré à Raymond Roussel (1972), et l’autre, plus récent, inspiré à Sciascia par la mystérieuse disparition, en 1938, du jeune physicien italien Majorana. Suicide, enlèvement ou retraite volontaire d’un homme de science effrayé par l’intuition des risques mortels que présente pour l’humanité l’utilisation de la fission de l’atome? C’est ce que tente de dénouer Sciascia.

Autrement dit, l’interrogation, l’enquête n’est pas pour lui une chose en soi; elle est, au contraire, le moyen privilégié d’une réflexion à la fois politique et philosophique.

Il n’est pas surprenant que cette curiosité insatiable l’ait également conduit à écrire de véritables romans historiques. Le Conseil d’Égypte (Il Consiglio d’Egitto , 1963) raconte la vie d’un avocat palermitain du XVIIIe siècle, De Blasi, qui, compromis dans un complot républicain, fut condamné à mort; mais cette biographie vient se greffer sur une sombre histoire de faux documents, mettant en cause les privilèges de la Cour. C’est une histoire cruelle, où l’Inquisition joue un rôle néfaste, que Sciascia a également mise en lumière dans Mort de l’inquisiteur (Morte dell’inquisitore , 1964). Mais les héros malheureux de ces deux livres sont pour lui l’incarnation d’une attitude emblématique, celle de deux hommes inflexibles qui sacrifient tout pour l’affirmation des valeurs de raison, contre les idées reçues, contre les privilèges abusifs, contre les croyances imposées, l’arbitraire et l’injustice.

Sciascia parvient ici à équilibrer de façon surprenante l’invention narrative et la vérité documentaire, et tout se passe comme si son imagination de romancier venait se glisser entre les lacunes des documents, non pas pour inventer ce que l’on ignore, mais, plus simplement, pour animer et vivifier la mise en perspective des sources utilisées. En d’autres termes, pour lui, le roman historique est le moyen rêvé d’utiliser les ressources incontestables de son talent de narrateur au profit des idées qu’il entend discuter ou défendre.

Le porte-parole de la «sicilitude»

Pourtant, Sciascia n’a pas toujours eu recours à la fiction narrative. Il est aussi l’auteur d’un grand nombre d’essais proprement dits, notamment de critique littéraire, dont témoignent en particulier une série d’études consacrées à Pirandello, qui ont apporté des vues très neuves, en établissant avec netteté l’importance de l’élément sicilien dans les œuvres de celui-ci. Mais les intérêts de Sciascia ne se limitent pas à la littérature. En fait, l’histoire, la sociologie, la linguistique, l’histoire des idées lui servent tour à tour à poursuivre une recherche dont l’enjeu est toujours le même: le refus de s’en laisser conter, d’accepter sans réfléchir des idées ou des comportements imposés de l’extérieur, par les traditions ou les habitudes.

Ainsi se dessinent peu à peu les traits de cette «sicilitude» qu’il a entrepris de définir dans ses manifestations multiples, qui est faite de manières d’être ou de penser, et dont il tente de comprendre les raisons, tout en montrant qu’autre chose est possible. Cela dit, ce n’est pas seulement l’amour abstrait de la vérité qui motive cette recherche inlassable, c’est aussi la sympathie pour les hommes qui, concrètement, souffrent de cet état de choses ou de société, et qui sont ceux-là mêmes que Sciascia a connus et vus autour de lui, et avec lesquels il n’a cessé d’être en contact.

Une phrase des Paroisses de Regalpetra évoque l’horloge de la basilique de cette petite ville, immobilisée à la date du 13 juillet 1789. Il est bien clair que, pour Sciascia, il ne suffit pas de constater cette situation interminablement figée. Le but de son activité d’écrivain est de contribuer à ce qu’un jour, à Regalpetra, cette pendule finisse par marquer «l’heure d’aujourd’hui, celle qui, pour tant d’autres hommes dans le monde, est l’heure juste».

Il n’est donc pas surprenant que, tirant les conséquences logiques de ces prises de positions, il en soit venu à intervenir de façon de plus en plus fréquente dans la vie politique de son pays. Collaborant de longue date avec la presse quotidienne et avec les revues, où il a publié un grand nombre de textes narratifs ou d’articles avant de les réunir en volume, Sciascia est devenu un éditorialiste et un chroniqueur attentif de la réalité politique italienne au jour le jour, jugeant avec la même passion froide et la même lucidité qu’il manifeste dans ses essais ou ses romans. C’est ainsi que s’explique la tentative d’action politique directe qui l’a conduit, en 1976, à présenter à Palerme sa candidature à un poste de conseiller municipal, sur une liste du Parti communiste italien, mais en tant que non inscrit.

Bien qu’il fût, depuis des années, proche des communistes italiens sur un grand nombre de points, Sciascia n’avait jamais adhéré au P.C. Il avait, au contraire, toujours gardé une entière liberté de jugement, comme le montre, par exemple, la nouvelle intitulée La Mort de Staline . Compagnon de route parfois incommode, il démissionne avec éclat quelques mois plus tard, déçu de n’avoir pas trouvé dans cette charge une possibilité d’action effective, en raison de la pesanteur, jusque sur les bancs de l’extrême gauche, d’un système qu’il avait cru plus souple et moins entravé.

En 1979, élu simultanément à la Chambre des députés et au Parlement européen, Sciascia a choisi de siéger à Rome, dans les rangs du parti radical.

Il n’a donc pas renoncé à intervenir directement dans l’action politique, bien qu’il considère que l’écriture est une forme d’action qui lui convient davantage. Sciascia du reste n’a cessé d’intervenir dans la presse. Au cours de la grande polémique du printemps 1977 notamment, il prit à partie la politique du «compromis historique» entre le P.C.I. et la D.C., se trouva en opposition directe avec les communistes et fit preuve d’un brio et d’un mordant qui révélèrent en lui un polémiste redoutable.

Il est clair cependant que la lutte politique de Sciascia, au cours des années 1970-1980, continue de prendre sa source en Sicile et qu’elle aboutit également à la Sicile. Dans Le Cliquet de la folie (La Corda pazza , 1970), Sciascia écrit: «La culture sicilienne a toujours eu pour matière et pour objet la Sicile [...] avec une force, une ampleur, une vigueur qui arrivent à l’intelligence et au destin de l’humanité tout entière.» Il a d’autre part souvent déclaré que la Sicile était une métaphore de l’Italie, et, peut-être, de l’Europe. Aussi, loin de se complaire dans un particularisme plus ou moins sentimental, si Sciascia revient inlassablement sur la situation de la Sicile, c’est parce qu’elle est pour lui un microcosme où se posent, de façon exemplaire, les questions majeures qui concernent l’homme, la société et l’État. Ces derniers fournissent le sujet de Portes ouvertes (Porte aperte , 1987), méditation sur la peine de mort à l’époque du fascisme. Mentionnons également la grande réussite du Chevalier et la mort (Il Cavaliere e la morte , 1988) où l’art de Sciascia narrateur est porté à son comble.

C’est ainsi que, paradoxalement, partant d’une situation culturelle, il parvient à une réflexion sur l’homme sicilien qui pourrait bien être une réflexion sur l’homme tout court.

Источник: SCIASCIA (L.)

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