Книга: Simenon G. «Letter to My Mother»

Letter to My Mother

Производитель: "Penguin Group"

ISBN:978-0-241-33966-4

Издательство: "Penguin Group" (2018)

ISBN: 978-0-241-33966-4

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SIMENON (G.)

SIMENON (G.)

Georges Simenon est l’auteur d’une de ces œuvres qui sont à elles seules tout un univers. Marcel Aymé n’a-t-il pas dit de lui qu’il était “un Balzac, sans les longueurs”? En effet, comme le souligne Alain Bertrand, “Simenon exprime peu pour sous-entendre beaucoup: nivelée jusqu’à l’indigence, sa prose gagne en suggestion ce qu’elle perd en expression”. Le romancier, qui s’est toujours senti plus proche des peintres et des sculpteurs que des écrivains, a lui-même déclaré qu’“il faisait de l’impressionnisme en roman” et Robert Kemp surenchérit en notant que “quand Simenon décrit, peint un paysage, il a la sûreté d’un peintre japonais”. On pourrait ajouter de même qu’en disséquant ses personnages, il confine à la maîtrise zen par la concision de son style.

Paradoxalement, cette économie de moyens, mise au service de la recherche et de la compréhension de ses contemporains, aboutit à une étonnante richesse d’introspection. C’est que Simenon possède, selon les mots de Max Jacob, “une manière unique de voir l’être dans la fourmilière humaine”. En prenant en quelque sorte “ses lecteurs pour personnages” (Roger Nimier), “en parlant de l’homme de la rue à l’homme de la rue”, et “en mettant à nu leurs communes angoisses et contradictions refoulées, en conférant un caractère universel à ce qu’il croit être une honte singulière, Simenon le déculpabilise [...]. En ce sens, Thomas Narcejac a bien raison de voir en lui moins un maître à penser qu’un maître à vivre” (Pierre Assouline).

L’apprentissage sur le terrain

Accompagner Simenon au fil des livres et des saisons fournirait assurément la matière d’un gros ouvrage. On se contentera ici d’un bref survol biographique.

Vendredi 13 février 1903: naissance à Liège de Georges Joseph Christian Simenon, fils d’un comptable d’assurances et d’une vendeuse en mercerie, au confluent de plusieurs cultures, romanes et germaniques, et de statuts sociaux fort divers. Parler d’artisans wallons heureux et de négociants flamands tourmentés serait un raccourci, car viennent s’y greffer des origines hollandaises et allemandes. Dans ce milieu, le petit Georges montre déjà son goût pour l’écrit. Désireux cependant, tout comme le jeune Descartes, de lire au plus tôt “le grand livre du monde” et non plus seulement d’absorber la culture livresque distillée par l’école, il trouve dans la grave maladie qui frappe son père le prétexte pour abandonner ses études secondaires alors que la guerre s’achève. Il se retrouve d’abord apprenti pâtissier, puis commis de librairie, emploi d’où il est promptement congédié parce que, devant une cliente, il ose montrer qu’il en savait plus long que son patron sur l’œuvre d’Alexandre Dumas! C’est alors que s’effectue son entrée en écriture, par la porte modeste du journalisme: embauché à la Gazette de Liége , il y débute par la rubrique des “chiens écrasés” (excellente école pour un futur romancier!), puis va y écrire près de 800 billets quotidiens et plus de 150 articles.

Décembre 1922: le jeune Sim part à la conquête de Paris. (Il retournera en Belgique trois mois plus tard pour y épouser, entre deux trains, et enlever “Tigy”, sa petite fiancée liégeoise, à qui il avait écrit tant de lettres d’amour enflammées.) D’abord garçon de courses pour une ligue d’anciens combattants, puis secrétaire particulier d’un marquis, il va écrire, sous plus de vingt pseudonymes et pour une demi-douzaine d’éditeurs et quelques journaux (dont Le Matin , où Colette est directrice littéraire), force contes, nouvelles et romans. Les chiffres ici montrent bien, déjà, sa stupéfiante facilité d’écriture: en une dizaine d’années de travaux réalisés sous pseudonymes, il a été inventorié, outre 150 contes et nouvelles et quelque 1 000 contes galants, près de 200 petits romans où grouillent déjà plus de trois mille personnages. Ainsi que le souligne Alain Bertrand, “Simenon avec ses romans populaires effectue son apprentissage, il y acquiert humblement, jour après jour, le sens de la composition, la maîtrise des dialogues, l’efficacité narrative et le goût de l’évocation concrète”.

Encore des lettres et des chiffres

Un jour, notre homme-Protée se sent assez sûr de lui pour aborder, en les signant enfin de son nom, ce qu’il appelle ses romans “semi-littéraires”, avec l’aide d’un personnage pivot, Maigret. Chez Fayard d’abord (1931-1934), à qui il donne 31 titres en trois ans; parmi eux, les 9 premiers “romans sans Maigret”, dont Les Fiançailles de M. Hire et La Maison du canal . Parallèlement à cette activité romancière intense, les voyages se succèdent, en Afrique en 1932, en Europe de l’Est en 1933, tout autour du monde en 1935, voyages qui lui fournissent la matière de 32 reportages, mais qui lui inspireront également bon nombre de romans dont l’action se déroulera au Gabon (Le Coup de lune ), au Congo belge (Le Blanc à lunettes ), en U.R.S.S. (Les Gens d’en face ), en Turquie (Les Clients d’Avrenos ), au Panamá (Quartier nègre ), aux Galápagos (Ceux de la soif ), à Tahiti (Touriste de bananes )...

En 1933, Simenon signe un contrat avec Gallimard à qui, en une douzaine d’années, il livrera 56 titres, presque tous des romans psychologiques, parmi lesquels Le Locataire , Les Pitard , Le Testament Donadieu , L’Homme qui regardait passer les trains , Cour d’assises , Les Sœurs Lacroix , Les Inconnus dans la maison , Le Bourgmestre de Furnes , La Veuve Couderc , Le Voyageur de la Toussaint ... On doit mentionner ici, de 1938 à 1950, une importante correspondance avec André Gide, qui lui conseillera de transformer un court récit autobiographique, Je me souviens... , en roman à la troisième personne: ce sera le monumental Pedigree , en quelque sorte matrice de l’œuvre entière.

En 1945, Simenon entre dans une nouvelle maison d’édition, que vient de créer son ami Sven Nielsen et à laquelle il restera fidèle jusqu’au bout: les Presses de la Cité. Ici encore, sur 114 œuvres de fiction (dont 52 Maigret) en vingt-six ans, on ne peut citer qu’un choix réduit: Lettre à mon juge , La neige était sale , Les Volets verts , Le Temps d’Anaïs , Le Président , Le Passage de la ligne , Les Anneaux de Bicêtre , Le Petit Saint ... De 1945 à 1955, Simenon vit aux États-Unis, qui serviront de cadre à plusieurs de ses romans, comme Trois Chambres à Manhattan , Maigret à New York et Maigret chez le coroner , Un nouveau dans la ville , Feux rouges , L’Horloger d’Everton , La Boule noire ou La Main ... En juin 1950, à Reno (Nevada), il divorce d’avec Tigy, pour épouser dès le lendemain sa secrétaire et maîtresse canadienne, avec qui il formera un couple d’abord passionné, puis très vite déchiré, chaotique, et finalement destructeur. Rentré en Europe, Simenon s’installe bientôt en Suisse, havre qu’il ne quittera plus.

En septembre 1972, ayant commencé un nouveau roman, l’écrivain s’arrête au bout de quelques lignes: l’inspiration est tarie et ne reviendra jamais plus. Quittant peu après sa vaste demeure proche de Lausanne, Simenon ne tarde pas à s’installer, en ville, dans la petite maison rose où il finira ses jours.

Le 13 février 1973, pour ses soixante-dix ans, le nouveau retraité s’offre un petit magnétophone et entame ses Dictées : il en enregistrera 21 volumes jusqu’en 1979, un an après le suicide de sa fille Marie-Jo. Puis il va reprendre la plume et, tout au long de l’année 1980, exorciser les souvenirs d’une vie entière en rédigeant ses Mémoires intimes . Cet énorme manuscrit achevé, n’ayant cette fois plus rien à dire, Simenon décide de se taire définitivement.

Au terme d’un minutieux inventaire, on peut avancer les chiffres suivants: en un demi-siècle exactement, Simenon aura signé de son patronyme, outre 25 ouvrages à caractère autobiographique, 192 romans (75 Maigret et 117 “romans durs”) et 155 nouvelles, traduits en cinquante-cinq langues dans quarante-quatre pays et vendus, selon les estimations de l’U.N.E.S.C.O., à plus de cinq cents millions d’exemplaires (en 1987, Simenon était le onzième auteur [le troisième de langue française] le plus traduit dans le monde)... Et c’est près de dix mille personnages que ce démiurge aura fait jaillir de sa plume!

C’est ainsi qu’on a pu parler à son propos de paralittérature, de “littérature des marges” ou, plus crûment, de “littérature de gare”. En effet, il semble bien que la valeur de cette œuvre immense n’a pas facilement été reconnue par l’institution littéraire, en raison notamment de cette immensité même: on a difficilement pardonné à Simenon et sa prodigieuse vitesse d’écriture et son incontestable et planétaire succès. De plus, le romancier ne s’est jamais soucié des modes et des normes en vigueur, ce qui ne l’a pas empêché de préfigurer à sa façon certaines caractéristiques de l’existentialisme ou du nouveau roman. En outre, les censeurs ont eu quelque peine à admettre les mérites d’un auteur qui eut l’outrecuidance d’entrer dans les lettres par la porte étroite de genres paralittéraires (les romans légers, sentimentaux ou d’aventures des années 1920) avant d’oser forcer et franchir le portail menant à la voie royale de la Littérature.

La recherche de l’homme nu

“Descendre, spirale après spirale, l’escalier de l’être”: cette phrase empruntée à Bachelard figure en tête du manuscrit des Anneaux de Bicêtre ; les documents conservés au Fonds Simenon de l’université de Liège dévoilent que le romancier a fait disparaître cette épigraphe dès le stade de la version dactylographiée. Excès de modestie? Besoin d’éviter tout ornement “littéraire” selon les conseils que lui prodigua jadis Colette? Il semble en tout cas que cette citation, qui confère au titre du roman son sens second, éclaire aussi à merveille le propos de celui qui, tout au long des romans publiés sous son propre patronyme, n’a cessé de poursuivre inlassablement une quête de l’homme dans ce qu’il a de plus profond. À ce titre, Simenon aurait pu reprendre à son compte cette réflexion qu’il prête dans Maigret voyage au plus célèbre de ses personnages: “Toute sa vie, il s’était efforcé d’oublier les différences de surface qui existent entre les hommes, de gratter le vernis pour découvrir, sous les apparences diverses, l’homme tout nu.” Il s’agit là en effet d’une constante de l’œuvre, qui doit être perçue avant tout comme une recherche de la condition humaine. Même lorsque nous lisons ses romans policiers – où Simenon n’a pas hésité à infléchir les lois du genre en fonction de cette recherche –, nous nous posons finalement moins la question de savoir qui a tué que de comprendre quel homme est l’assassin, quel homme était la victime. Les Dictées elles-mêmes, tant décriées par certains, n’ont pas d’autre but: il s’agit là aussi d’un “document humain” (Maurice Piron) où un homme entend montrer directement ce qu’il est, sans l’intermédiaire cette fois de la fiction romanesque.

Ce n’est dès lors pas un hasard si la notion de destin occupe une place prépondérante dans les romans de Simenon, tout comme elle est au centre de La Condition humaine de Malraux. Contrairement aux fictions de ce dernier, qui les introduit dans le cadre de conflits ayant marqué notre siècle, celles de Simenon ne comportent pas – ou comportent très peu – de références à l’histoire, au point que l’on a pu parler de leur “anhistoricité” (Jean Fabre). Néanmoins, si son œuvre romanesque ne reflète pas l’histoire de son époque, si elle n’est engagée ni politiquement ni socialement (bien que nous puissions souvent lire entre les lignes où vont les sympathies de l’auteur), elle a le mérite de caractériser les malaises de l’homme contemporain, à l’égal par exemple des œuvres de Green, ou de Sartre et de Camus à leurs débuts. Support philosophique en moins, le corpus simenonien peut en effet être envisagé sous un éclairage existentiel. Pour n’en citer que deux, des héros comme M. Hire ou le Louis Bert de Cour d’assises , conçus en 1932 et en 1937, sont bien des frères aînés de Roquentin et de Meursault: quel protagoniste simenonien n’est pas une variation sur le thème de “l’étranger”?

Un art de l’écriture servi par la technique

Cela ne signifie nullement que Simenon ne se préoccupe pas des techniques inhérentes à la forme romanesque. Au contraire, ses fictions sont régies par un art à tel point consommé qu’il fait oublier la technique. L’analyste désireux d’appréhender la prétendue pauvreté de la mise en œuvre simenonienne se rend compte bien vite que le romancier manie avec brio les structures temporelles du récit, avec ses anticipations, avec les émergences d’un passé contraignant qui conditionne le présent. De même, le traitement de l’espace reçoit tous les soins d’un auteur qui, loin d’épuiser le réel à la façon d’un Balzac dont on l’a trop souvent rapproché, le reconstitue par petites touches significatives, qu’il s’agisse de noter tels détails strictement descriptifs ou d’évoquer les sons, les odeurs, la luminosité, domaine des sensations dans lequel le romancier excelle. Le procédé n’est pas tellement éloigné du pointillisme pictural qu’il admirait. “On m’embête assez avec l’atmosphère Simenon”, déclarait-il. Et de s’insurger: “On dit que je suis un écrivain réaliste. C’est absolument faux, parce que, si j’étais réaliste, j’écrirais exactement les choses comme elles sont. Or il faut les déformer pour leur donner une plus grande vérité.”

L’utilisation des structures spatio-temporelles n’est pas la seule à témoigner de la virtuosité technique de Simenon. Ainsi, en ce qui concerne le point de vue, le romancier porte à son maximum d’efficacité narrative le procédé de la focalisation interne. Les domaines de l’intrigue et de la composition ne sont pas négligés, eux non plus: même s’il a souvent déclaré qu’en commençant un roman il en ignorait la fin, on constate très souvent la présence de divers motifs et thèmes récurrents jalonnant le récit en fonction de son dénouement, au point que ces échos et ces reprises font plus d’une fois penser aux liens qui rapprochent son œuvre des subtils arcanes du nouveau roman. Enfin, il serait erroné de tenir pour négligeable le style simple de Simenon, qui résulte davantage d’une ascèse scripturale que d’une volonté délibérée de facilité. Couramment qualifié de blanc, gris ou neutre, ce style sobre, sans fioritures, aux constructions banales, au vocabulaire résolument limité, relève en effet d’une quête de dépouillement visant à bannir l’artifice, le pathos et, d’une manière générale, tout romantisme de bas étage. On a d’ailleurs peine à imaginer le dur travail d’émondage que s’est infligé pour parvenir à ce stade dépouillé un auteur qui a montré dans ses écrits de jeunesse qu’il pouvait écrire tout autrement. Ce style, qui n’empêche pas Simenon d’obtenir quand il le faut une émotion de type lyrique, a certainement contribué au succès universel du romancier. Ces éléments expliquent sans doute aussi la fascination exercée par l’écrivain sur certains de ses pairs malgré les réticences initiales de l’Olympe littéraire, fascination qui va de Cocteau à Mac Orlan, de Céline à Pagnol, de Miller à Amado, de Mauriac à Gide. Ce dernier voyait d’ailleurs en lui “un grand romancier, le plus grand peut-être et le plus vraiment romancier” de son temps.

Un univers multiforme et foisonnant

Mis bout à bout, ces éléments ne suffisent cependant pas à expliquer la singulière magie du roman simenonien, tant il est vrai, en cette matière, que le tout n’est pas constitué par la somme des parties, mais par leur étroite et savante imbrication. Chaque roman constitue en outre un ensemble où l’art est mis au service de la recherche primordiale de l’homme, un ensemble où la forme ne peut être dissociée de la fiction racontée, Simenon étant avant tout un prodigieux conteur d’histoires. La somme des romans constitue à son tour un autre ensemble: l’univers imaginaire que l’écrivain a livré en s’en délivrant, un univers où, pour la délectation du lecteur, Roger Mamelin (Pedigree ) dialogue avec Louis Cuchas (Le Petit Saint ), où Frank Friedmaier (La neige était sale ) a pour voisin Charles Alavoine (Lettre à mon juge )...

Cet univers de Simenon, c’est celui de la fuite, de la marginalité, du drame, du suicide, du meurtre; c’est un espace tragique où les humiliés côtoient les offensés; c’est le domaine du malaise, du vide intérieur, de la solitude, des échappatoires.

L’univers de Simenon, c’est celui des protagonistes qui vont jusqu’au bout d’eux-mêmes, un champ de conflits et d’affrontements, un théâtre d’ombre et de lumière où la chute avoisine parfois la rédemption, un monde où le héros déviant, dépouillé de sa façade sociale artificielle, apprend, parfois au prix de sa vie, que “le métier d’homme est difficile”.

L’univers de Simenon, c’est, nouvelle Anabase , celui de ces dix mille... personnages, enfantés dans la douleur que l’on sait, depuis le plus modeste d’entre eux jusqu’au plus illustre, ce commissaire Maigret, notre prochain, ce policier des âmes qui rêve de “raccommoder les destinées”; Maigret, avec ses défauts et ses qualités, avec ses habitudes et ses tics, avec son intuition, sa morale de la compréhension, son sens inné de la justice immanente et sa manière d’enquêter qui semble calquée sur la façon d’écrire de son créateur; ce Maigret auquel l’écrivain a fini par ressembler, au point d’adopter sa devise: “Comprendre et ne pas juger.”

L’univers de Simenon, c’est celui de l’inconscient: inconscient des personnages patiemment exploré par celui en qui Gérard Mendel a vu “le romancier le plus freudien du XXe siècle”; inconscient aussi d’un créateur qui proclame que tous ses romans sont des fantasmes de son enfance.

L’univers de Simenon, c’est... le monde où le romancier nous entraîne, en un perpétuel mouvement du réel à l’imaginaire, du souvenir à la (re)création, du terreau fécond d’outre-Meuse aux collines du Connecticut, des rues à arcades de La Rochelle aux lagons polynésiens, des bouges de Fécamp à ceux de Panamá, des brumes normandes à l’éclat méditerranéen, de la pluie nivernaise à celle de Buenaventura, du pétillant soleil ligérien à celui, écrasant, de l’Arizona, du Quai des Orfèvres au boulevard des Batignolles, de la quiétude feutrée du Marais à la fièvre des Grands Boulevards... Lieux de la mémoire devenus, par une étrange alchimie, lieux de notre mémoire mentale et livresque.

Источник: SIMENON (G.)

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