Книга: Bunyan J. «The Pilgrims Progress =Путешествие Пилигрима в Небесную Страну: на английском языке»

The Pilgrims Progress =Путешествие Пилигрима в Небесную Страну: на английском языке

Джон Баньян - известный английский писатель, баптистский проповедник XVII века. «Путешествие Пилигрима в Небесную Страну» представляет собой не только одно из наиболее значимых произведений английской религиозной литературы, но и прекрасную мудрую притчу о путешествии христианина в Небесный Град, адресованную широкой читательской аудитории. Читайте зарубежную литературу в оригинале!

Издательство: "Т8 RUGRAM" (2017)

Формат: 60х90/16, 326 стр.

ISBN: 978-5-521-05766-5

BUNYAN (J.)

BUNYAN (J.)

Prédicateur baptiste, controversiste, allégoriste, esprit profondément religieux, John Bunyan fut l’interprète de la génération puritaine qui refusait de reconnaître l’autorité royale et l’Église anglicane après le retour des Stuarts en 1660. Son œuvre, adressée à des humbles dont la lecture principale et quotidienne était la Bible, constitue véritablement l’épopée en prose du puritanisme anglo-saxon. La richesse et la tonalité particulière de sa langue qui reprend à la Bible, dans la «Version autorisée» de 1611, son rythme propre font de lui un véritable artiste. On est en droit d’estimer qu’il donne ainsi involontairement un démenti au jugement du philosophe protestant Alexandre Vinet: «Une vie morale trop forte est un obstacle à la création poétique.» Bunyan prosateur fut l’artiste chrétien de l’Angleterre puritaine, à côté de Milton, son poète. On a vu en lui «un créateur de mythe».

Sa lutte spirituelle

La vie de Bunyan fut dominée par le sentiment de son indignité spirituelle et le souci de vivre «justifié devant Dieu», en se sachant pécheur. Tout, dans son éducation, au village d’Esltow, près de Bedford, le dispose à entendre l’appel à la fidélité religieuse la plus rigoureuse, jusqu’à l’amener à se faire scrupule de prendre quelque plaisir à entendre sonner les cloches de l’église; il vit aussi de bonne heure dans la crainte de la damnation. Il lit des récits d’aventures dont il nourrira ses récits allégoriques. Il se méfie autant des égarements des illuminés que des poussées de l’athéisme qu’ils sent naître en lui, préférant le désespoir à l’indifférence et à la tiédeur, l’inquiétude à la sérénité qui est pourtant, il le pressent, l’objet même de son «pèlerinage» vers la «cité céleste» dont tout puritain entretient la vision, tandis que la vie terrestre reste «la vallée de l’ombre de la mort».

Durant la guerre civile, il est deux ans soldat (1644-1645). Échappant miraculeusement à la mort, il est libéré, rendu à la vie civile et se marie en 1648. Sa lutte spirituelle commence, plus ardente; la lecture de la Bible, et en particulier de l’Épître aux Galates, lui donne ce sentiment angoissant de sa condition dont son autobiographie, La grâce abonde (1666), sera l’analyse impitoyablement lucide et obsédante. Autour de lui se manifestent les quakers, vers qui il n’est aucunement porté, car il leur reproche leur théologie insuffisante. Sans être doctrinaire, Bunyan entend prêcher tout l’Évangile sans en rien retrancher, sans y rien ajouter.

Au retour des Stuarts, il est l’une des premières victimes de la politique intransigeante du souverain contre les non-conformistes qui refusent le serment de fidélité à Charles II et ne veulent pas user du Common Prayer Book imposé par l’Église anglicane; il est emprisonné, comme bon nombre de pasteurs et de laïcs; sa résistance passive impressionne les tribunaux mis en place par Clarendon, et il mène une vie douloureuse, tandis que sa femme et sa fille aveugle connaissent l’insécurité matérielle. Relâché en 1672, il est de nouveau victime des persécutions et emprisonné en 1675 pour six mois: il commence The Pilgrim’s Progress (Le Voyage du pèlerin ) qui paraîtra en 1678 et connaîtra, du vivant de l’auteur, douze éditions. «Les puritains, fait remarquer l’historien G. C. Cragg, étaient punis à cause des vertus qui les rendaient utiles à la nation.» Bunyan écrivait son allégorie contre ceux-là mêmes qui, partageant sa foi, tremblaient devant les juges, lesquels condamnaient également catholiques (Test Act ) et dissidents coupables de se réunir dans leurs conventicules, comme le Moot Hall, près de Bedford, devenu le musée Bunyan.

Ses dernières années furent consacrées à la rédaction de nouvelles brochures: La Vie et la Mort de M. Méchanthomme (1680), La Guerre sainte (1682), Le Voyage du pèlerin (2e partie; 1684). Bunyan ne voulut pas céder devant les offres tolérantes du frère de Charles II, le très catholique Jacques II. Il mourut l’année même où celui-ci dut quitter l’Angleterre, exilé; à soixante ans, Bunyan, frappé en pleine activité de prédicateur, mourut paisiblement. Dissident, il fut enterré au cimetière réservé aux non-conformistes à Bunhill Fields, comme, plus tard, William Blake, qui sut reconnaître en lui un visionnaire.

L’enseignement du «Pilgrim’s Progress»

Le mode allégorique qui est le propre du Voyage du pèlerin fait de l’ouvrage l’expression privilégiée de la foi d’un peuple qui demande alors au récit de faire apparaître, comme à travers un miroir grossissant, la vérité familière enfermée dans le texte biblique et sur laquelle il se fonde. Semblable mode d’expression est essentiellement biblique, dans la mesure où l’écrivain use d’images accessibles aux plus humbles, familiers cependant du texte original, afin de dévoiler un enseignement tout en cachant celui-ci sous le signe concret. L’allégorie, chez Bunyan, se rapproche de la parabole, illustration de la Parole divine, et appelle la libération du sens par l’expérience individuelle de la foi. C’est à un lecteur individualisé qu’elle s’adresse, à qui il s’agit de faire entendre ce que le discours direct ne saurait mieux dire. La sobriété, l’apparente naïveté du récit allégorique, où l’on aura reconnu un procédé fréquent dans la littérature médiévale, ont, au surplus, pour effet de libérer le lecteur croyant du XVIIe siècle anglais (sans parler des innombrables lecteurs des générations suivantes, dans tous les pays à majorité protestante) du littéralisme où s’est vite sclérosée l’inspiration biblique. Bunyan prêche le salut par la foi, non par la lettre, et c’est bien malgré lui que le respect de la Bible a pu engendrer chez certains un culte de la lettre, la bibliolâtrie, qui sera le fait de quelques sectes protestantes au siècle de Victoria. Samuel Butler en fera la satire dans Ainsi va toute chair (1903).

La communauté religieuse qui s’était rassemblée autour de Bunyan ne se situe pas du côté des sectaires, des «spirituels», mais a reçu de lui un enseignement luthérien. Fondé sur la doctrine et l’expérience du réformateur, il affirme que l’homme n’a pas de liberté à bien faire, sinon celle que Dieu lui donne. Au moins faudrait-il ne pas réduire cette sévère leçon à une sorte de justification pharisienne des «bons» face aux «méchants». Bunyan eut assez d’humilité sinon d’humour pour ne pas encourager le culte de la mélancolie religieuse qu’avait provoqué le sentiment de la perdition, propagé par de moroses calvinistes. Il est fort éloigné du fanatisme qui poussa les gens de Salem à pourchasser les sorcières et à condamner Hester Prynne (cf. La Lettre écarlate de Hawthorne, 1850). Il est loin, aussi, du déisme qui commence à poindre et transformera l’éthique puritaine en morale, en simple savoir-vivre quand l’évolution du siècle se souciera de former des «gentilshommes», non des «saints». Comme Pascal, il prêche la grâce qui «abonde» d’autant plus que «le péché a abondé», selon l’enseignement paulinien (Épître aux Romains). C’est dire que le langage religieux qu’il parle, avec son temps, est essentiellement tourné vers l’individu: il ne cesse de marquer la distance qui le sépare de la sainteté, sans jamais oser avouer, surtout dans La grâce abonde, l’ouvrage tragique, qu’une libération puisse jamais être définitive pour l’homme qui doit vivre du sentiment de la menace constante d’un écart, d’un égarement, si futile, si puéril soit-il. Au contraire, dans Le Voyage du pèlerin , sans que jamais le sentiment de la culpabilité originelle soit atténué, se dessine l’image de l’homme nouveau, comme un appel, suscitant une constante tension à travers les menaces très réalistes du cheminement du croyant dans la vie, la lutte contre le géant Appolyon, le bourbier du désespoir, la foire aux vanités. Le refrain qui domine l’expérience de Bunyan, exemplaire pour son peuple et sa communauté dispersée et persécutée, se résume en quatre mots: No fears, no grace («sans la crainte, il n’y a pas de grâce»). «L’homme est d’autant plus homme que son angoisse est plus profonde», dira Kierkegaard.

Le puritanisme de Bunyan se présente ainsi comme le fruit d’une expérience où n’entrent ni mysticisme ni légalisme. Il occupe une voie moyenne où l’accent est mis, comme chez saint Augustin, sur le salut individuel, et principalement sur l’appel à «fuir la colère à venir». Serait-ce qu’il n’y eut pas de message social chez cet homme généreux? Il eut, avant tout, le souci de parler un langage simple à toute une nation. Coleridge reconnaissait que Le Voyage du pèlerin était écrit en une langue qui, si l’on devait la polir, ferait perdre la réalité de la vision.

L’artiste prosateur était avant tout non un visionnaire, mais un homme de foi que Thomas Carlyle, en quête de héros, situait parmi les grands. Bernard Shaw lui rendit hommage dans la préface de L’Homme et le Surhomme (1903).

Источник: BUNYAN (J.)

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