Книга: Buzzati D. «Il segreto di Bosco Vecchio»

BUZZATI (D.)

BUZZATI DINO (1906-1972)

Narrateur, journaliste et dessinateur, Buzzati écrit longtemps pour Il Corriere della sera et illustre ses récits de dessins inspirés par le surréalisme et la science-fiction, qu’il exposera à la fin de ses jours. Considérée au départ par la critique italienne comme «un cas» (au même titre que celle de Landolfi), l’œuvre de cet auteur obtient, au fil des années, un succès toujours plus marquant en Italie et à travers le monde. La France a traduit et publié la quasi-totalité de sa production, dont la pièce de théâtre, Un cas intéressant (Un caso clinico , 1953), dans une adaptation de Camus; l’influence de Kafka est ici, comme dans tous ses romans, particulièrement visible: on assiste à la mort progressive d’un individu qui fait le tour de tous les services d’un hôpital pour arriver dans la salle où il n’y a plus d’espoir. L’angoisse, l’absurdité et l’irréel sont les constantes des écrits de Buzzati. Il aborde le thème de l’attente anxieuse, métaphysique, dès 1933, dans sa nouvelle, Barnabo des montagnes (Barnabo delle montagne ); il le développe ensuite dans Le Désert des Tartares (Il Deserto dei Tartari , 1940), fable allégorique où la forteresse, immobile dans cette étendue sans espoir, attend un ennemi et une gloire qui ne viendront pas sinon sous les traits de la Mort silencieuse: c’est l’échec d’une vie brisée par le quotidien monotone, symbolisé par la vie militaire, qui ne propose aucune lutte et aucun résultat positif permettant de vérifier l’intérêt de son vécu. Buzzati, devenu mondialement célèbre, se sert désormais des mêmes effets (suspense, imaginaire, étrange, surnaturel): Les Sept Messagers (I Sette Messaggeri , 1942) décrit la défaite et la mort du soldat qui revient chez lui sous forme de squelette; cette allégorie qui se réfère aux événements tragiques de la guerre marque le début d’une série de romans qui deviendront de plus en plus répétitifs, divertissements littéraires d’un romancier sûr de ses moyens; ainsi, L’Image de pierre (Il Grande Ritratto , 1960), récit de science-fiction à l’italienne où apparaît fortement le thème de l’érotisme. Il reprend le thème de la sexualité dans Un amore (1963), roman marginal et réaliste où le mariage et les valeurs bourgeoises sont mis en cause à travers le personnage d’un architecte milanais qui s’éprend d’une danseuse dont il devient l’amant. C’est sans doute dans ce roman, qui sera l’une des dernières expériences de Buzatti, que l’on peut cerner l’un des rares thèmes qui le rapprochent des intérêts propres aux romanciers italiens de sa génération.