Книга: Duras M. «La Douleur»

La Douleur

Производитель: "Folio"

J`ai retrouve ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Chateau. Je n`ai aucun souvenir de l`avoir ecrit. Je sais que je l`ai fait, que c`est moi qui l`ai ecrit, je reconnais mon ecriture et le detail de ce que je raconte, je revois l`endroit, la gare d`Orsay, les trajets, mais je ne me vois pas ecrivant ce Journal. Quand l`aurais-je ecrit, en quelle annee, a quelles heures du jour, dans quelle maison? je ne sais plus rien. Ce qui est sur, evident, c`est que ce texte-la, il ne me semble pas pensable de l`avoir ecrit pendant l`attente de Robert L. Comment ai-je pu ecrire cette chose que je ne sais pas encore nommer et qui m`epouvante quand je la relis. Comment ai-je pu de meme abandonner ce texte pendant des annees dans cette maison de campagne regulierement inondee en hiver. La douleur est une des choses les plus importantes de ma vie. Le mot`ecrit`ne conviendrait pas. Je me suis trouvee devant des pages regulierement pleines d`une petite ecriture extraordinairement reguliere et calme. Je me suis trouvee devant un desordre phenomenal de la pensee et du sentiment auquel je n`ai pas ose toucher et au regard de quoi la litterature m`a fait honte

Издательство: "Folio" (2007)

ISBN: 978-2-07-038704-5

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La DouleurJ'ai retrouve ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Chateau. Je n'ai aucun souvenir de l'avoir ecrit. Je sais que je l'ai fait, que c'est moi qui l'ai ecrit, je reconnais… — Folio, - Подробнее...2007764бумажная книга

DURAS (M.)

DURAS (M.)

“Elle écrit, Marguerite Duras, oui, M. D., elle écrit. Elle a des crayons, des stylos et elle écrit. C’est ça. C’est ça et rien d’autre.” L’écriture est la seule identité que Marguerite Duras se concède. L’écrit a pris possession de tout, du théâtre comme du cinéma. Il parcourt tout, le corps comme le plus courant de la vie. Il finit par tenir lieu de tout, de l’alcool – refuge contre l’absence de Dieu –, de l’histoire personnelle comme de celle de l’univers – “Que le monde aille à sa perte, c’est la seule politique.” Écrire ne sauve de rien, et surtout pas de la mort, et surtout pas de l’amour. Écrire est une occupation tragique plongeant au fond d’un inconnu de soi, dans cette zone indéfinissable que Marguerite Duras appelle “l’ombre interne”, nourrie par la mémoire et l’oubli, proche de l’inconscient mais aussi de cet état de folie à la limite de laquelle se tient l’auteur. Elle est fascinée par la mendiante des bords du Gange – dont le chant lancinant parcourt India Song –, par Lol V. Stein – dont Le Ravissement s’exprime dans le silence ou dans le cri –, par Émily L., femme poète dont le personnage lui a été suggéré par une malade d’un asile psychiatrique.

L’histoire de la vie n’existe pas: “Le roman de ma vie, de nos vies, oui; mais pas l’histoire.” Pourtant, c’est de la vie que se nourrit entièrement l’écrit, à distance d’abord, jusqu’en 1984, jusqu’à l’aveu autobiographique que représente L’Amant . Marguerite Duras se laisse alors porter par ce qu’elle a appelé “l’écriture courante”, qui suit le mouvement quotidien et poétique de l’existence. L’écriture devient alors celle de tous, et l’auteur peut parler au nom de tous. Atteignant à une notoriété populaire, nationale et internationale, rarement égalée, elle suscite des polémiques violentes par ses prises de position dans des affaires judiciaires à scandale (le meurtre du petit Grégory Villemin) et par son désir de tout dire, dans ses romans, dans ses films, dans ses pièces de théâtre ou dans des formes ordinairement considérées, avec mépris, comme de la paralittérature: elle revendique comme une part de son œuvre les entretiens, les articles de journaux et même ses interventions à la télévision.

Marguerite Duras fait scandale par l’écrit, par les circonstances de sa vie qu’elle s’obstine à montrer au grand jour, par une présence médiatique qu’elle utilise pour donner à la parole le pouvoir d’une vraie liberté.

Du roman aux zones limites

Marguerite Donnadieu est née le 4 avril 1914 à Gia Dinh, agglomération au nord de Saigon, dans une famille de petits fonctionnaires français. Le pseudonyme de Duras lui vient d’une commune du sud-ouest de la France, lieu d’origine de la famille paternelle. Son père meurt en 1918, et sa mère, institutrice, reste seule avec Marguerite et ses deux frères plus âgés: le “grand frère” – l’ennemi, le dépravé – et le “petit frère”, celui dont elle partage tous les jeux. La mère achète une concession à Vinh Long sur les bords du Mékong. Or sa propriété se révèle incultivable, envahie régulièrement par la mer, malgré le barrage qu’elle tente d’ériger contre le Pacifique. La mère, proche de la folie, manifeste une vraie préférence pour le frère aîné qui, longtemps après, finira de la dépouiller. À l’âge de douze ans, Marguerite connaît une crise très grave avant son départ pour le pensionnat de Saigon. Elle y est fascinée par la beauté et l’histoire d’une femme de la colonie européenne, Elizabeth Striedter, qui deviendra dans son œuvre Anne-Marie Stretter. Elle y rencontre celui qui sera l’amant chinois.

Son retour en France en 1932 est définitif: jamais elle ne reviendra dans ces colonies des deltas d’Extrême-Orient. Après son baccalauréat de philosophie, elle fait des études supérieures et épouse Robert Antelme en 1939. Ils habitent rue Saint-Benoît dans un appartement que Marguerite Duras ne quittera jamais. Leur absence totale de conscience politique est manifeste lorsque Marguerite collabore au livre de Philippe Roques, L’Empire français , aux résonances colonialistes. Par contre, son premier roman, La Famille Taneran , est refusé par Gallimard. Les années 1942-1943 sont un tournant essentiel: elle perd à la naissance son premier enfant. Elle apprend, peu après, la mort du “petit frère” pendant la guerre sino-japonaise, et sa douleur est terrible. Elle rencontre Dionys Mascolo et décide de vivre avec lui, ce qui n’entrave pas l’amitié très forte de celui-ci avec Robert Antelme: dans l’œuvre apparaît souvent “ce chiffre [...] à nouer autrement: car pour le saisir il faut se compter trois” mis en valeur par Jacques Lacan dans son “hommage fait à Marguerite Duras, du ravissement de Lol V. Stein”.

L’année 1943 est celle de la publication du premier roman sous le pseudonyme de Duras: La Vie tranquille . Mais c’est également celle de la terrible prise de conscience du sort fait aux juifs. Dionys Mascolo, Robert Antelme et Marguerite Duras rejoignent la Résistance, où ils se retrouvent dans le même réseau que François Mitterrand. Robert Antelme est arrêté, déporté et sauvé par miracle des camps. Ce n’est qu’après l’été de 1946, après cette saison de chaleur et de soleil où se déroule la plupart des romans de Marguerite Duras – dont Les Petits Chevaux de Tarquinia – qu’elle divorce de Robert Antelme. Son fils, Jean Mascolo, naît en 1947. À partir de 1950, sa vie est marquée par la succession de ses livres: Un barrage contre le Pacifique manque de peu le Goncourt, Le Square marque la critique qui y voit l’émergence d’un nouveau genre d’écriture, cette “sous-conversation” venue de la littérature anglo-saxonne et déjà mise en valeur par Nathalie Sarraute. Moderato cantabile (500 000 exemplaires vendus) lui permet, en 1958, d’acheter la maison de Neauphle-le-Château. Le film Hiroshima mon amour est connu autant pour sa scénariste, Marguerite Duras, que pour son réalisateur, Alain Resnais. En 1965, son premier succès théâtral, Des journées entières dans les arbres , marque également sa première collaboration avec l’actrice Madeleine Renaud, qui ressuscite le personnage de sa mère.

Après avoir quitté le Parti communiste, où ils s’étaient inscrits après la guerre, les membres du groupe de la rue Saint-Benoît – Edgar Morin, Elio Vittorini, puis Jean Schuster autour de Marguerite Duras, de Robert Antelme et de Dionys Mascolo – sont extrêmement présents sur le terrain politique: contre la guerre d’Algérie est publié, avec la participation de Maurice Blanchot, le Manifeste des 121 . En 1968, ils participent très activement au Comité étudiants-écrivains. Les événements de Mai ne sont sans doute pas étrangers à l’évolution de Marguerite Duras. Elle prospecte des genres nouveaux, celui de l’entretien (Les Parleuses , avec Xavière Gauthier), celui d’un cinéma à tout petit budget, explorant des zones limites: India Song est fondé sur le principe des “voies extérieures au récit”, sur un décalage total entre l’image et le son, une mise en valeur de la lumière, des lieux et des corps; la narration n’intervient que de manière secondaire. Dans Le Camion , le texte est lu par elle-même et par Gérard Depardieu, filmés assis à une table, dans une situation de lecteurs plus que d’acteurs. L’extrême limite, l’impossible du cinéma est atteint en 1981 avec L’Homme atlantique où l’écran noir rend visible “l’ombre interne” et redonne toute sa place au texte, à cette écriture sans laquelle le cinéma – selon Marguerite Duras – n’existe pas: “l’image est portée par l’écriture; elle est d’abord dite dans l’écriture.”

L’“écriture courante”

Le début des années 1980 est marqué par le retour à l’écriture, mais une écriture différente. Différente au niveau de la forme: elle suit le courant de la vie, ce sont des chroniques parues dans les journaux (L’Été 80 publié dans Libération ) ou des textes d’abord dits devant le magnétophone de Jérôme Beaujour (La Vie matérielle , où “on parle de tout et de rien, au cours d’une journée comme les autres, banale”) ou devant la caméra de Benoît Jacquot (Écrire ). Différente aussi au niveau du contenu avec l’arrivée dans son appartement de l’hôtel des Roches noires à Trouville de Yann Andréa, jeune homosexuel avec lequel elle entretient une relation amoureuse dont le plus beau chant est La Maladie de la mort . Différente dans l’enjeu, dans le pacte signé avec ses lecteurs: à partir de 1984, avec L’Amant elle dit ouvertement “je”, je suis la jeune fille qui a eu, à seize ans, à Saigon, un riche amant chinois, au mépris de toutes les conventions sociales. La force de cet aveu chez un écrivain dont la réputation d’intellectuelle était pour le grand public synonyme d’austérité, la limpidité de l’écriture, le caractère exotique du thème font partie des raisons du succès immédiat et foudroyant du livre, avant même son entretien avec Bernard Pivot dans le cadre d’“Apostrophes”. Elle y manifeste tous les atouts de sa séduction et de son savoir-faire devant la caméra, forgé pendant des années d’une pratique cinématographique qui était aussi un apprentissage personnel. Elle a le désir de prendre la parole, sur tous les sujets, à tout moment, en toute liberté. Le succès lui permet d’en faire usage au risque de se séparer de son public habituel. Pour les lecteurs de Marguerite Duras, il y a les livres d’avant L’Amant et ceux d’après. Très rares sont ceux qui aiment également les deux périodes.

Marguerite Duras a accepté que d’autres rassemblent pour elle ses articles en recueils intitulés Outside . Profitant de l’“impunité” que lui confère le succès de L’Amant , elle publie La Douleur , des textes sur la Seconde guerre mondiale, à la limite du soutenable. Elle tente la fusion de l’écriture avec les arts de la représentation – le théâtre et le cinéma – sur un mode original: Les Yeux bleux cheveux noirs reprend le thème exploré dans La Maladie de la mort en lui donnant une dimension théâtrale, sans pour autant cesser de résonner comme un texte romanesque. Elle considère L’Amant de la Chine du Nord comme “le livre libre du cinéma”, comme la reprise de L’Amant par le regard du cinéaste, comme le texte du film qui aurait dû être tourné non par Jean-Jacques Annaud mais par Marguerite Duras elle-même. Quant au roman La Pluie d’été , il reprend l’histoire d’Ernesto, d’abord album pour enfants publié par Harlin Quist, puis film sous le titre Les Enfants . Ce surdoué d’une famille émigrée de Vitry, qui voue à sa sœur un amour proche de la mort, refuse d’aller à l’école “parce que à l’école on lui apprend des choses qu’il ne sait pas”. Lorsque Éric Vigné met en scène La Pluie d’été , en 1993, il fait lire aux acteurs sur la scène ce texte dont les dialogues sont écrits comme pour être joués.

Yann Andréa est devenu un personnage mythique sous le nom de Yann Andréa Steiner, le héros du roman homonyme, et le livre pressenti comme ultime, presque unanimement rejeté et décrié, C’est tout, s’élève encore comme un chant d’amour à celui qui par son existence et sa présence a redonné un nouvel élan à l’écriture pour la conduire à son point de tension extrême, dans un texte qui s’approche de l’indécence du rien. L’écriture se poursuit au-delà de l’écrit. Marguerite Duras s’y montre comme Nicholas Ray face à la caméra de Wim Wenders dans Nick’s Movie . Aucun des deux metteurs en scène n’ose dire “cut!”, “coupez!”, car tous deux savent que cet ordre sera signe de mort, en ôtant à celui pour lequel l’art et la vie ne font qu’un le droit à l’écriture, sa seule respiration.

Marguerite Duras est morte le 3 mars 1996.

Источник: DURAS (M.)

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