BAKER (J.)
BAKER (J.)
BAKER JOSÉPHINE (1906-1975)
Après avoir effectué ses débuts dans la comédie musicale à Broadway et à Philadelphie, Joséphine Baker participe à une tournée en France des Black Birds (1925):
c’est la
Revue nègre présentée au théâtre des Champs-Élysées, et dont les décors et l’affiche sont signés par Paul Colin. Pratiquement nue (ses reins sont entourés d’une corolle de bananes),
Joséphine Baker danse sur des rythmes encore inconnus (charleston en particulier) et utilise son corps comme jamais on ne l’a fait jusque-là sur une scène française; ses contorsions, le galbe de son corps, sa science du geste font merveille. Le succès et le scandale sont tels que, malgré les protestations des bien-pensants (certains critiques l’accusent de déshonorer le music-hall français!), ils suffisaient à imposer auprès du public le personnage de Joséphine Baker.
Elle va alors se produire un peu partout à Paris, dans diverses revues, et commence, en 1927, à chanter; sa petite voix de soprano et son accent américain la distinguent des autres chanteuses de charme exotique de l’entre-deux-guerres. Des chansons comme La Petite Tonkinoise (paroles de Henri Christiné, musique de Vincent Scotto), vieux succès de Polin qu’elle remet à la mode, ou J’ai deux amours (paroles de Géo Roger et Henri Varna, musique de Vincent Scotto, créée au Casino de Paris en 1930) vont très vite affirmer son image de marque et on les lui réclamera encore dans les années soixante, lors de ses rares passages à l’Olympia.
Au cinéma parlant, elle devient la vedette d’aventures romanesques et quelque peu racistes:
Zouzou de Marc Allégret (1934) et
Princesse Tam-Tam d’Edmond T. Gréville (1935). En 1939,
Fausse Alerte de Jacques de Baroncelli ne fait que perpétuer l’image légendaire de la chanteuse de
J’ai deux amours .
Joséphine Baker sert dans la Croix-Rouge en 1939-1940, puis passe au Maroc où elle rend de grands services aux officiers du 2e bureau. En 1942, elle est promue sous-lieutenant dans l’armée de l’air des Forces françaises libres. Sa conduite lui vaut la Légion d’honneur et la croix de guerre avec palme. La paix revenue, Joséphine Baker reprend sa carrière, et s’impose enfin aux États-Unis, malgré la discrimination raciale. En 1947, elle épouse le chef d’orchestre Jo Bouillon, au domaine des Milandes, en Dordogne. Du domaine, elle fait un asile de la fraternité humaine pour orphelins de races différentes. Dans ce rêve, obstinément poursuivi, elle engloutit sa fortune, malgré des opérations de sauvetage plusieurs fois tentées au music-hall à Paris, de 1959 à 1968.
Ayant perdu Jo Bouillon et les Milandes, Joséphine Baker trouve un asile pour «ses enfants» et continue ses tournées. Elle est frappée par la maladie sur la scène de Bobino où elle animait depuis trois semaines une revue retraçant sa carrière.
Источник: BAKER (J.)