Книга: Alexandre Blok «Le monde terrible»

Le monde terrible

Серия: "Poesie"

''Po&# 233;sie/Gallimard''est une collection au format poche de recueils po&# 233;tiques fran&# 231;ais ou traduits. Chaque volume rassemble des textes d&# 233;j&# 224; parus en&# 233;dition courante - tant&# 244;t du catalogue Gallimard, tant&# 244;t du fonds d'autres&# 233;diteurs, souvent enrichis d'une pr&# 233;face et d'un dossier documentaire in&# 233;dits.&# 201;l&# 233;gant viatique pour les amateurs de po&# 233;sie, la collection offre des&# 233;ditions de r&# 233;f&# 233;rence, pratiques et bon march&# 233;, pour les&# 233;tudiants en lettres. Aujourd'hui dirig&# 233;e par Andr&# 233; Velter, po&# 232;te, voyageur et animateur de plusieurs&# 233;missions sur France Culture, la collection reste fid&# 232;le&# 224; sa triple vocation:&# 233;dition comment&# 233;e des "classiques", sensibilit&# 233;&# 224; la cr&# 233;ation francophone contemporaine (Guy Goffette, Gh&# 233;rasim Luca, G&# 233;rard Mac&# 233;, Gaston Miron, Val&# 232;re Novarina) et ouverture&# 224; de nombreux domaines linguistiques (le Palestinien Mahmoud Darwich, le Libanais d'origine syrienne Adonis, le Tch&# 232;que Vladim&# 237;r Holan, le Finnois Pentti Holappa, le Su&# 233;dois Tomas Transtr&# 246;mer et r&# 233;cemment l'Italien Mario Luzi, deux mois seulement apr&# 232;s sa disparition).

Издательство: "Gallimard-Folio" (2003)

ISBN: 978-2-07-041414-7

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Alexandre Blok

Pour les articles homonymes, voir Blok.
Alexandre Blok
Alexandre Blok en 1907

Activités Poète
Naissance 28 novembre 1880
Décès 7 août 1921
Langue d'écriture Russe
Genres Poésie

Alexandre Blok (en russe : Алекса́ндр Алекса́ндрович Блок, Aleksandr Aleksandrovitch (von) Blok) est un poète russe né à Saint-Pétersbourg le 28 novembre 1880 et mort le 7 août 1921 dans la même ville.

Sommaire

Biographie

Petit-fils d'André Békétov, botaniste et recteur de l'université de Saint-Pétersbourg, Alexandre Blok est né dans une famille aisée, descendant de Johann von Bloch ou Blok, médecin privé du tsar. Il a pour père un professeur de Droit à Varsovie, excellent musicien et fin styliste, qu'il n'a guère l'occasion de connaître. Après la séparation de ses parents peu après sa naissance, il fréquente le monde aristocratique dans le manoir familial de Chakhmatovo, près de Moscou, où il découvre la philosophie de son oncle Vladimir Soloviev ainsi que les poètes du XIXe siècle tels que Fiodor Tiouttchev et Afanassi Fet (1820-1892), poète précurseur de l'impressionnisme russe. Passionné de théâtre, Blok participe à de nombreux spectacles d'amateur dans la maison de Liouba Mendeleïeva (fille de l'illustre chimiste). Il y puise son inspiration et son influence pour sa première pièce. Il commence en 1898 des études de Droit, mais la découverte de la poésie et de la philosophie moderne l'oriente vers les Lettres.

Il tombe amoureux de Liouba Mendeleïeva, qu’il épouse en 1903. Le mariage est progressivement mis à mal. Blok mène alors une vie privée tumultueuse, fréquentant souvent des prostituées et les quartiers tziganes[précision nécessaire]. Il est diplômé es Lettres en 1906. Trois voyages en Italie et en France, tous les six ans un séjour à Bad Nauheim, auquel il prête une signification mystique particulière, semblent épuiser sa biographie.

Sa biographie intime se trouve tout entière dans son œuvre lyrique que se partagent trois volumes. Le premier volume, fruit de l'influence de Vladimir Soloviev et d'une expérience mystique personnelle, chante les rencontres avec La Belle Dame et leurs illuminations éteintes. Le second marque la retombée, le retour sur terre, vers les hommes, l'abandon aux passions : ironie et dissonances y prédominent. Enfin, le troisième volume, synthèse des deux premiers, évoque le châtiment, le « monde terrible », les destinées tragiques de la Russie : l'art de Blok atteint alors son plein épanouissement.

Dans le tumulte de sa vie affective, il noircit nombre de pages teintées de symbolisme, qui en font un des chefs de file du mouvement symboliste en Russie. Vers la fin de sa vie, il s'intéresse candidement à la politique, fréquentant les bolcheviks, mais son manque d'engagement ternit sa réputation et il sombre dans la dépression pour mourir, dit-on, de la famine causée par la guerre civile russe (cette thèse est controversée). Blok le voyant, immense musicien du Verbe, demeure un poète visionnaire, il est très connu pour son poème à L'Inconnue (Neznakomka), traduit dans toutes les langues. Il ouvrit la porte à toute la modernité poétique russe. Le poète Vladimir Maïakovski fut l'un des premiers à le reconnaître comme un moderne.

Son œuvre la plus célèbre reste le poème Les Douze (Двенадцать, Dvenatsat’, 1918).

« Acte de rupture, Douze l'est avant tout avec l'épanchement lyrique de la poésie subjective. Il ne s'agit donc ni de collages ni de récits, mais d'une unité rythmique qui fait de la voix du poème le théâtre d'une multiplicité de voix, et inversement. »

— Olivier Kachler, Douze, Éditions Allia, 2008, p. 75.

Seul chef-d'œuvre inspiré par la Révolution russe, qui fut pour lui suprême espoir et suprême désillusion.

« Alexandre notre Soleil », comme l'écrit Anna Akhmatova le jour de ses obsèques[1], meurt à Pétrograd en 1921 de désespoir, après de longs mois de souffrances physiques et morales. « Bien sûr, Blok n'est pas des nôtres. Mais il a eu un élan vers nous... Le fruit de cet élan, c'est l'œuvre la plus considérable de notre époque : le poème Les Douze restera éternel », écrit Léon Trotsky dans Littérature et Révolution (1924). Le 16 avril 1920, Blok avait écrit une note sur Les Douze: « On verra bien ce que le temps en fera. Peut-être toute politique est si sale qu'une seule goutte altère le poème et gâte tout le reste ; peut-être qu'elle n'en détruira pas la signification ; peut-être, finalement - qui sait ! - s'avérera-t-elle le ferment grâce auquel on lira Les Douze dans un temps qui ne sera plus le nôtre. »

Le théâtre de Blok, Les Tréteaux (1906) ainsi que La Rose et la Croix (1911), vaut plus par son lyrisme que par ses qualités dramatiques. Ses articles critiques, ses carnets intimes et sa correspondance révèlent un être d'une vérité et d'une exigence rares. Il a été appelé le « premier romantique russe ». En effet, nul plus que lui n'a autant rêvé de l'absolu sur terre, n'a autant aimé et désespéré à la fois[2]. Il fut par son inspiration mystique et par son lyrisme tragique, portés par une musique sans égale, un précurseur de la modernité poétique russe.

Blok écrit : « Pouchkine est mort... Ce qui l'a tué ce n'est pas la balle de D'Anthès. Ce qui l'a tué, c'est l'absence d'air... » Pouchkine avait écrit, note Sophie Laffitte[3], que ce qui existe, c'est la paix et la liberté. Blok enchaîne : « Paix et liberté ; elles sont indispensables au poète pour pouvoir libérer l'harmonie. Mais on lui enlève et la paix et la liberté. Non pas la paix extérieure, mais celle qui est nécessaire au Créateur. On lui enlève aussi... la volonté de créer, sa liberté secrète et profonde. Et le poète meurt parce qu'il ne peut plus respirer, la vie a perdu tout son sens. »

Il est enterré au cimetière orthodoxe de Smolensk (Saint-Pétersbourg).

Œuvres traduites en français

Poèmes

  • Les Douze, traduction de Y. Sidersky, dessins de J. Annenkoff, Paris, Au Sans Pareil, 1923.
  • Quatre Poètes russes, avec Les Douze de Blok, traduits par Armand Robin (1949), livre réédité par Le Temps qu'il fait, 1985.
  • Blok in Anthologie de la poésie russe, la Renaissance du XXe siècle, par Nikita Struve, Aubier-Flammarion, 1970.
  • Les Douze, présentation et traduction de Brice Parain, Paris, Le Nouveau Commerce, 1978.
  • Poésies, Poèmes choisis, traduits du russe et suivis d'un essai par Jacques-Alexandre Mascotto, Bruxelles, La Lettre volée, 1991.
  • Cantiques de la Belle Dame, présentation et traduction de Jean-Louis Backès, Paris, Éditions de l'Imprimerie nationale, 1992.
  • Poèmes, Collection bilingue (traducteurs multiples), Paris, Éditions Librairie du Globe, 1994.
  • Le Monde terrible, traduit du russe et présenté par Pierre Léon, Poésie/Gallimard, 2003.
  • Cinq poètes russes du XXe siècle (Blok. Akhmatova. Mandelstam. Tsvétaïéva. Brodsky), présentation et choix de Jean-Baptiste Para, Poésie/Gallimard, 2007.
  • L'Inconnue, traduction du poème suivie de trois articles, Traduire l'Inconnue, Inactualité de Blok et De l'obscur, dans Éclats d'une poétique du devenir posthumain par Serge Venturini, Livre II, Éditions L'Harmattan Paris 2007, coll. Poètes des cinq continents, (ISBN 978229603301), p. 91-100.
  • (ru)-(fr) Douze, traduction Olivier Kachler, Éditions Allia, Paris, 2008, 80 p. (ISBN 978-2-84485-263-2)

Autres œuvres

  • Œuvres en prose (1906-1921), traduction et préface de Jacques Michaut, Lausanne, Éditions L'Âge d'homme, 1974.
  • Œuvres dramatiques, traduction et présentation de Gérard Abensour, Lausanne, Éditions L'Âge d'homme, 1982.

Notes et références

  1. Article de Georges Nivat « Alexandre Blok Andreï Biély Sortilèges et maléfices », Magazine littéraire n°420 - 01/05/2003
  2. Nikita Struve, Anthologie de la poésie russe, p.68-69, présentation d'Alexandre Blok.
  3. Encyclopédie Universalis, p. 261

Voir aussi

Bibliographie

  • Sophie Bonneau (Sophie Laffitte), L'univers poétique d'Alexandre Blok, Institut d'études slaves de l'université de Paris, 1946
    thèse de référence
  • Sophie Laffitte, Alexandre Blok, Pierre Seghers, Poètes d'aujourd'hui n° 61, 1958.
  • Nina Berberova, Alexandre Blok et son temps, Arles, Actes-Sud, 1991.
  • Jean-Louis Backès, Aleksandr Blok. L'horizon est en feu, biographie. Croissy-Beaubourg, Éditions Aden, 2006.
  • Jean Blot, Alexandre Blok, Le poète de la perspective Nevski, biographie, Éditions du Rocher, 2007.

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